Un SaaS qui plafonne à 12 utilisateurs payants. Une plateforme B2B qui tourne en boucle sur la même feature depuis 4 mois. Un MVP livré… mais inutilisable car rien n’a été prévu côté support, auth, ou onboarding.
👉 Dans 90 % des cas, le problème n’est pas technique. C’est un cadrage raté. Pas assez clair. Pas assez structuré. Pas assez réaliste. Qui aurait pu être évité en bossant avec une agence de développement web bien carrée.
Chez Yield, on a cadré des dizaines de produits web - des SaaS early-stage aux plateformes intégrées en environnement SI. Et à chaque fois, c’est la qualité du cadrage qui fait la différence. Pas le budget. Pas la stack.
Un projet complexe, ce n’est pas un projet compliqué. C’est un projet où il faut de la méthode. Une méthode qui commence avant le premier sprint, avant le premier écran Figma, parfois même avant le premier dev.
Et c’est exactement ce qu’on vous partage dans cet article :
- comment clarifier un vrai besoin ;
- poser une vision utile ;
- prioriser sans s’éparpiller ;
- et préparer une V1 testable vite - sans sacrifier l’avenir.
Clarifier le besoin métier avant de parler techno
Avant d’écrire une ligne de code, on veut comprendre le quotidien de ceux qui utiliseront le produit. Dans un SaaS B2B, ce sont peut-être des RH qui gèrent les absences, des commerciaux qui relancent des devis, ou des DAF qui traitent les factures manuellement.
On observe ce qui est déjà bricolé : fichiers Excel maison, outils no-code abandonnés, workarounds incompréhensibles…
👉 C’est là que le besoin apparaît. Pas dans le brief de départ.
Pour structurer ces observations, on s’appuie sur un cadre simple et puissant - les Jobs To Be Done : “Quand je fais [situation], je veux [objectif] pour [bénéfice attendu]”.
Concrètement : “Quand je prépare une facture client, je veux retrouver les heures non facturées en un clic, pour éviter les oublis et gagner du temps.” Ce n’est pas une “feature facturation”. C’est une friction réelle, observable, prioritaire.
Le danger classique ? Partir d’une stack, d’un CMS, ou d’un outil low-code “déjà dispo” en interne. Ou de lister 40 fonctionnalités “parce que la concurrence les propose”.
Cadrer un projet web complexe, c’est justement résister à la tentation de tout prévoir - et commencer par ce qui compte :
- Quel est le problème qu’on résout ?
- Qui en souffre vraiment ?
- Pourquoi maintenant ?
Poser une vision produit claire et partagée
Un projet mal cadré, ce n’est pas forcément un mauvais sujet. C’est souvent une vision floue.
Dès le départ, on veut une chose : un cap qui résiste aux urgences, aux specs mouvantes et aux fausses bonnes idées. Pas une roadmap gonflée au doigt mouillé. Pas une maquette PowerPoint.
Chez Yield, on structure cette vision autour de 3 briques :
- Un cap business. Quel impact concret attend-on du produit ? Accélérer la conversion ? Réduire un coût interne ? Lancer un canal B2B ?
- Une cible utilisateur. Qui est le cœur de l’usage ? Décideur côté client ? Opérateur terrain ? Utilisateur pro qui ouvre l’app tous les jours ?
- Une North Star Metric. L’indicateur unique qui mesure si on avance dans la bonne direction. Exemple : % d’utilisateurs actifs à J30, nombre de documents validés, taux de conversion free → payant.
👉 On synthétise ça dans une boussole produit. Pas pour faire joli. Pour trancher, prioriser, décider. Une feature qui ne sert ni la cible, ni le cap, ni la NSM ? On la sort du backlog.
Sans cette boussole, tout devient urgent. Avec elle, on peut dire non - et avancer droit.
Prioriser les besoins avec méthode
Une fois la vision posée, le piège c’est de tout vouloir faire “pour la V1”. Mais un bon produit ne commence jamais par tout. Il commence par l’essentiel.
Chez Yield, on utilise une méthode simple pour hiérarchiser les besoins : la matrice valeur / effort, couplée au RICE Score :
- Reach – combien d’utilisateurs impactés ?
- Impact – à quel point ça change leur quotidien ?
- Confidence – est-ce qu’on a des preuves ou juste des intuitions ?
- Effort – effort de dev, de design, de test, d’intégration…
Résultat : chaque fonctionnalité est jugée sur une base claire, pas sur la pression du moment ou le pouvoir politique d’un stakeholder.
Exemple classique sur un SaaS :
Une équipe veut ajouter un dashboard ultra-personnalisable pour les comptes entreprise.
Mais ce dashboard ne concerne que 2 clients, mobilise 3 semaines de dev, et génère peu de valeur métier à court terme.
On tranche : pas pour la V1.
Prioriser, ce n’est pas dire non à vie. C’est dire : “pas maintenant, pas au détriment de ce qui compte.”
C’est aussi ce qui rend possible une roadmap réaliste. Et une V1 livrée vite, avec de l’impact mesurable.
Préparer la première version (MVP) pour livrer vite
Dans un projet web complexe, on ne vise pas de tout livrer. On vise de livrer vite un premier vrai usage. Un parcours complet, testable, qui crée de la valeur.
C’est ce qu’on appelle un slicing vertical : au lieu d’empiler des briques techniques, on assemble un flux utilisable de bout en bout.
👉 Sur un SaaS de gestion d’abonnements, ça peut être :
- Création de compte ;
- Configuration d’un premier plan tarifaire ;
- Génération automatique d’une première facture.
Est-ce que tout est prêt ? Non. Mais est-ce qu’on peut tester ? Oui. Et c’est ce qui compte.
Ce MVP permet de :
- tester l’expérience réelle avec des early users ;
- observer les premiers blocages ;
- poser une base solide pour les itérations.
💡 Dans nos projets, une V1 testable sort souvent en 6 à 8 semaines, parce qu’on découpe finement, on outille bien, et on se concentre sur l’impact, pas le périmètre.
Pas besoin de 40 features. Juste d’un premier vrai usage qui fonctionne.
Cartographier l’écosystème technique dès le départ
Un projet web complexe ne tombe jamais du ciel. Il doit parler à un SI existant, gérer des flux critiques, respecter des contraintes très réelles - sécurité, RGPD, authentification.
Avant d’écrire une user story, on cartographie l’écosystème :
- Quelles intégrations sont incontournables (ERP, CRM, SSO, outils métiers) ?
- Quelles API faut-il appeler, exposer, versionner ?
- Y a-t-il des contraintes fortes côté données : souveraineté, hébergement, durée de rétention ?
Un produit digital sans cette cartographie, c’est un tunnel vers l’échec. L’exemple classique : la V1 fonctionne en staging… mais l’auth SSO d’entreprise bloque tout en prod.
C’est aussi à ce moment qu’on distingue les dépendances :
- Flux critiques : sans eux, pas de MVP possible.
- Flux secondaires : à brancher plus tard, sans bloquer la V1.
Cadrer un projet, c’est aussi choisir ses batailles. Mieux vaut une V1 branchée à un seul système… qu’une plateforme figée, en attente d’un SI jamais prêt.
Organiser un pilotage projet clair (et pas bureaucratique)
Un bon cadrage, ce n’est pas qu’une vision produit. C’est aussi un cadre opérationnel pour que l’équipe puisse avancer vite, bien, ensemble.
Dès le départ, on pose les bases du pilotage :
- Un trio décisionnel stable : Product Manager, Lead Dev, UX Designer. Pas un empilement de strates. Trois voix, trois regards, un seul cap.
- Des rituels légers mais efficaces : kick-off clair, sprint plannings utiles, refinements en petits comités, démos orientées usage.
- Une Definition of Done partagée : une feature n’est terminée que si elle est testée, comprise, utilisable côté utilisateur - pas juste “dev terminé”.
👉 Le but ? Éviter les effets tunnel, les specs figées, les ping-pongs entre équipes. Ce qu’on cherche, c’est un flux de décision fluide, au plus près du produit.
C’est aussi le bon moment pour poser les règles d’engagement :
- Qui tranche quand il y a débat ?
- Qui est dispo pour valider une UX ?
- Qui doit être là (et qui ne doit pas l’être) dans les instances projet ?
Un projet web complexe mal piloté, c’est un projet qui glisse. Bien cadré, c’est un projet qui avance - sprint après sprint, arbitrage après arbitrage.
Anticiper l’après-MVP dès le cadrage
Cadrer un projet complexe, ce n’est pas juste préparer la première livraison. C’est préparer tout ce qui vient après. Car un MVP, ce n’est pas un livrable final. C’est un point de départ.
Dès le cadrage, on prévoit les conditions d’itération continue :
- Quels seront les KPIs à suivre ? (usage réel, activation, rétention, satisfaction…)
- Comment va-t-on collecter du feedback utilisateur ? (entretiens flash, support, analytics…)
- Qui s’engage sur le pilotage de la roadmap post-MVP ?
Et surtout, on anticipe les méthodes de livraison progressive :
- Feature flags : pour activer / désactiver une fonctionnalité à chaud
- Canary releases : pour déployer par segments d’utilisateurs
- CI/CD outillé : pour livrer sans dépendre d’une “release globale”
👉 L’idée, c’est de ne pas se retrouver paralysé une fois le MVP sorti. Un bon cadrage permet de penser long terme - sans complexifier à court terme.
Un produit digital bien né, c’est un produit qui peut évoluer dès la semaine suivante.
Conclusion - Cadrer, c’est sécuriser 80 % du projet
Un projet de développement web complexe ne déraille pas à la mise en prod. Il déraille bien avant, dès les premières semaines, faute de cap, de méthode, de décisions structurées.
Cadrer, ce n’est pas faire un “pré-projet”. C’est poser les fondations de tout ce qui vient après.
- Un problème utilisateur clairement défini (pas une intuition vague) ;
- Une vision produit partagée (pas une to-do géante) ;
- Une roadmap priorisée par la valeur (pas par le bruit) ;
- Un MVP testable rapidement (pas une promesse à 6 mois) ;
- Un pilotage outillé, orienté usage (pas juste un suivi de specs).
👉 Chez Yield, le cadrage n’est pas une option. C’est ce qui transforme un projet digital ambitieux… en vrai produit, utilisé, utile, et durable.
Vous voulez construire vite ? Commencez par cadrer juste.