Vous avez un projet. Un vrai. Pas un site vitrine cloné sur un template. Et là, l’aventure commence : vous tapez “agence développement web”... et vous découvrez 200 prestataires qui disent tous la même chose.
Résultat ? Vous choisissez au feeling, au prix, au portfolio… et parfois vous découvrez trop tard que l’agence ne challenge rien, ne comprend pas votre métier, sous-traite tout, ou vous vend ce qu’elle sait faire - pas ce dont vous avez besoin.
Chez Yield, on récupère souvent des projets mal embarqués : specs floues, dette technique, refonte trop tôt ou trop tard, livrables impossibles à maintenir.
👉 Dans 80 % des cas, le problème n’était pas le projet… mais le choix de l’agence web.
Dans cet article, on met les mains dans le cambouis : comment éviter les mauvaises agences, repérer les bonnes, comparer deux propositions sans être dev… et surtout choisir un partenaire qui ne fera pas exploser votre budget (ni votre produit).
Les erreurs qui font dérailler 70 % des projets
Avant de chercher “la bonne agence web”, il faut surtout éviter les mauvaises.
Celles qui mettent votre projet dans le mur - parfois avant même la signature.
Voici les red flags qu’on voit encore trop souvent :
L’agence qui dit oui à tout
Vous présentez votre idée, et…
“Oui c’est faisable.”
“Oui on tient le délai.”
“Oui, oui, oui.”
👉 Une bonne agence challenge, priorise, recadre.
Si tout est validé sans question, c’est que personne ne réfléchit au vrai besoin.
Aucun cadrage avant devis
Un devis posé sans comprendre :
- votre métier ;
- vos utilisateurs ;
- vos contraintes internes ;
- vos flux, données, dépendances.
C’est un devis… au hasard.
Et derrière, ce sont des dépassements budgétaires inévitables.
La techno imposée sans justification
“On fait ça en Laravel / Symfony / React / Next, parce qu’on maîtrise.”
Oui, et ?
👉 Une agence doit expliquer pourquoi cette stack est adaptée à VOTRE contexte, pas au leur.
Une équipe opaque
On vous parle d’un lead dev senior… et vous découvrez trois mois plus tard que tout est sous-traité à l’autre bout du monde.
Si vous ne savez pas qui va coder, rien n’est maîtrisé.
Pas de vision produit
Une agence qui développe ce qu’on lui demande = dette technique assurée.
Vous ne cherchez pas un bras, vous cherchez un cerveau.
Comment reconnaître une bonne agence dès la première discussion
Le premier rendez-vous révèle 80 % de ce que l’agence vaut réellement.
Pas avec son portfolio. Avec sa façon de réfléchir.
Voici les signaux qui ne trompent pas.
Elle cherche à comprendre votre métier avant vos fonctionnalités
Une agence faible commence par : “Vous voulez quoi dans votre application ?”
Une bonne agence commence par :
- “Quel problème on doit résoudre ?”
- “Qui va utiliser le produit ?”
- “Qu’est-ce qui bloque aujourd’hui ?”
- “Qu’est-ce qu’une réussite représente pour vous ?”
👉 Si on ne parle pas usage, irritants, process… c’est un mauvais départ.
Une agence qui ne comprend pas le métier développe à l’aveugle.
Elle challenge vos idées (avec des arguments, pas des opinions)
Un bon partenaire dit non quand c’est nécessaire.
Et surtout, il explique :
- pourquoi une feature est inutile ;
- pourquoi une complexité est disproportionnée ;
- pourquoi un découpage est dangereux ;
- pourquoi une intégration est risquée.
👉 Si l’agence ne vous oppose rien → elle vous laisse vous tromper.
Elle pose les bonnes questions techniques (celles que vous ne voyez pas venir)
Les vraies questions d’une agence solide portent sur :
- les dépendances (API, SI, data) ;
- les contraintes légales ou métier ;
- l’onboarding des utilisateurs ;
- les flux critiques et les exceptions ;
- l’existant technique (et ses limites).
👉 Une agence qui ne cherche pas les dépendances construit un château de cartes.
“Quand une agence ne pose aucune question sur les dépendances - API, authentification, dataflows - c’est un warning massif. Sur un projet, on a repris une intégration CRM… qui n’avait jamais été testée en amont. Résultat : 40 % du budget parti en correctifs. Une bonne agence identifie ces bombes avant même le devis.”
— Hugo, Engineering Manager @ Yield Studio
Elle parle risques avant de parler prix
Une agence mature dit : “Voici ce qui peut coincer. Voici comment on le réduit. Voici les zones d’incertitude.”
Une agence dangereuse dit : “Tout est faisable.”
👉 Le risque assumé est un signe de sérieux.
L’absence de risque ? Un signe d’incompétence.
Elle parle valeur avant de parler livrables
La mauvaise agence : “On vous développe A, B, C.”
La bonne agence : “On isole ce qui crée le plus d’impact pour la V1, et on dépriorise le reste.”
Elle cherche le résultat, pas la liste de courses.
Comment les départager après coup (sans être développeur)
Une fois les rendez-vous passés, tout le monde semble bon, tout le monde “comprend votre besoin”, tout le monde “a l’habitude”. C’est là que 90 % des entreprises se trompent : elles comparent les prix, pas les signaux faibles.
Voici ce que les bonnes agences révèlent… et que les mauvaises ne peuvent pas cacher.
La capacité à réduire l’incertitude
Demandez-vous : “Est-ce que cette agence a rendu mon projet plus clair… ou juste moins cher ?”
Les bonnes agences :
- identifient les points flous ;
- vous disent ce qu’il manque pour cadrer ;
- posent les questions que personne n’avait vues venir ;
- transforment un périmètre flou en choix tranchés.
Les autres ? Elles retirent des blocs dans le devis pour s’aligner sur le budget.
Le degré de précision
Un bon devis ne cherche pas à être joli. Il cherche à être opérationnel.
À regarder :
- Est-ce qu’on comprend exactement ce qui sera livré ?
- Est-ce qu’on voit les zones d’incertitude ?
- Est-ce qu’on connaît ce qui est hors scope ? (indispensable)
- Est-ce qu’il y a une logique dans la découpe fonctionnelle ?
⚠️ À savoir
Tout ce qui n’est pas écrit… n’existe pas.
Beaucoup de conflits viennent de “mais on pensait que…”.
La cohérence techno-produit
Ne vous demandez pas “est-ce une bonne techno ?”
Demandez-vous : “Est-ce une techno cohérente avec mon contexte ?”
Critères à passer au crible :
- Vos compétences internes peuvent-elles maintenir la stack ?
- La techno est-elle standard ou exotique ?
- L’agence explique-t-elle les limites de la solution, pas seulement ses avantages ?
- La techno permet-elle d’évoluer ? ou vous enferme-t-elle ?
Le niveau de rigueur dans la gestion du risque
La vraie différence entre deux agences se voit ici : qu’est-ce qu’elles identifient comme risques, et qu’est-ce qu’elles proposent pour les contenir ?
Les bonnes agences :
- listent les risques ;
- donnent un plan d’atténuation ;
- chiffrent l’impact potentiel ;
- expliquent les dépendances (API, data, infra, métier).
Les mauvaises : “On verra en avançant.” (= ça va piquer.)
La vision post-livraison
Votre projet ne s’arrête jamais à la mise en prod.
Une bonne agence le sait et l’intègre dès le devis.
À vérifier :
- comment sont gérés les correctifs ;
- comment ils assurent la continuité si un dev quitte l’équipe ;
- comment ils documentent ;
- comment ils préparent les évolutions ;
- comment ils suivent la dette technique.
👉 Une agence qui ne parle pas maintenance pense court terme, pas produit.
Comment décrypter une proposition d’agence web
Une proposition révèle tout : la compréhension réelle de votre besoin… et les angles morts. Voici comment la lire pour savoir si l’agence va vous mener loin (ou droit dans le mur).
Le périmètre : ce qui est écrit… et ce que ça veut dire en vrai
Ce que vous lisez dans une proposition : “Développement d’un espace client avec tableau de bord, gestion des utilisateurs, notifications, et back-office.”
👉 Ce que vous devez vous demander : “OK, mais comment ils définissent ces fonctionnalités ?”
Concrètement, vérifiez s’il y a :
- une définition concrète de l’usage (pas juste un titre de module) ;
- les limites de chaque fonctionnalité ;
- les prérequis techniques (qui fait quoi ?) ;
- les exclusions.
💡 Comment interpréter ?
- Si tout tient en 10 lignes → périmètre flou → explosion de budget.
- Si les exclusions sont absentes → l’agence facturera en avenants.
- S’il n’y a pas de prérequis → ils n’ont pas compris votre SI.
La découpe projet : valeur ou packaging ?
Beaucoup d’agences découpent comme ça : “Sprint 1 : login / Sprint 2 : dashboard / Sprint 3 : notifications / Sprint 4 : back-office.”
Ça, c’est une découpe par pages, signe d’une agence exécutante.
👉 Ce que vous devez chercher :
- Une découpe par scénarios d’usage (“Créer un compte et se connecter”, “Gérer une action critique”)
- Un MVP clairement identifié : “Ce qu'on doit absolument livrer pour que le produit fonctionne réellement”.
⚠️ Interprétation si ce n’est pas là :
- l’agence n’a pas challengé vos besoins ;
- la roadmap ne permettra pas de tester tôt ;
- vous découvrirez trop tard que des flows critiques manquent.
Les hypothèses : la zone qui trahit tout
C’est la partie la plus importante, et 80 % des agences ne la mettent pas.
Exemple d’hypothèse que vous devriez voir :
- “Les API du CRM exposent bien les endpoints X et Y.”
- “La gestion des rôles se limite à admin / user.”
- “Les données historiques ne sont pas à migrer.”
- “La validation métier est faite sous 48h côté client.”
⚠️ Ce n’est pas écrit ? Le budget repose sur des hypothèses secrètes. Et les surprises arrivent… en plein sprint.
“L’hypothèse non dite, c’est le vrai coût caché. On a déjà vu un devis basé sur “les données sont propres et migrables”. En réalité : 12 ans d’historique, formats incohérents, doublons… 6 semaines de travail imprévues. Une proposition saine doit écrire noir sur blanc ce que l’agence suppose.”
— Thomas, Lead Product Manager @ Yield Studio
Les dépendances : est-ce qu’ils ont compris votre SI ?
Si votre proposition ne mentionne aucune dépendance, posez-vous une question simple : “Ils l’intègrent où, exactement, leur produit ?”
👉 Vous devez absolument voir apparaître :
- API tierces
- outils existants
- identités / SSO
- RGPD / dataflows
- limitations techniques actuelles
- modules impactés
💡 Comment lire ça ?
- Liste précise → ils ont analysé votre contexte.
- Liste inexistante → ils ont imaginé un produit en laboratoire.
- Liste floue → ils n’ont pas posé les bonnes questions lors du call.
Les risques : la section où vous devez voir leur courage
Une proposition mature inclut un tableau clair :
- Risque identifié ;
- Impact ;
- Plan de mitigation.
🔍 Exemples de risques qu’on voit dans les vraies propositions Yield :
- “API instable → prévoir retry + monitoring.”
- “Spécifications partielles → cadrage à sécuriser avant dev.”
- “Front existant vétuste → risque de compatibilité.”
Votre proposition ne parle d’aucun risque ? L’agence n’a pas assez d’expérience… ou préfère que vous découvriez les problèmes après signature.
Le budget : comment savoir si c’est cohérent
Ne regardez pas le montant. Regardez la logique du montant.
Un budget maîtrisé comporte :
- une granularité raisonnable (ni trop vague, ni à la ligne de code) ;
- un lien clair entre lots / coûts ;
- les postes de coûts séparés (design, dev, QA, gestion) ;
- ce qui n’est pas compris (hébergement, monitoring, maintenance).
💡Comment interpréter ?
- Pas de ventilation → devis commercial, pas un budget réel.
- Granularité excessive → ils vendent des jours, pas un produit.
- Montant trop bas → ils comptent se rattraper en avenants.
Le post-livraison : la partie que 50 % des agences escamotent
Pourtant, c’est là que 90 % des problèmes apparaissent.
Vous devez voir apparaître :
- phase de stabilisation (bugfix post prod) ;
- modalités de maintenance ;
- plan de monitoring / logs ;
- transfert de connaissances ;
- documentation.
Si rien n’est prévu, vous allez vous retrouver seul avec un produit instable.
Conclusion - Choisir une agence, c’est choisir la trajectoire de votre produit
Une agence de développement web, ce n’est pas une “boîte à devs”. C’est un partenaire qui influence votre budget, votre time-to-market, votre dette technique et, au final, la réussite de votre produit.
La bonne agence, ce n’est pas la moins chère, ni la plus bavarde : c’est celle qui comprend votre métier, challenge vos choix, sécurise les risques et construit avec vous - pas pour vous.
👉 Si vous voulez cadrer un projet, sécuriser votre roadmap ou simplement vérifier si votre besoin est bien compris, parlons-en. Chez Yield, on accompagne les entreprises pour construire des produits solides, utiles et qui tiennent dans le temps.
