Infrastructure as Code : définition, avantages, et comparatif Terraform vs Pulumi

Si votre infrastructure ne peut pas être recréée à l’identique en 30 minutes, vous ne la maîtrisez pas.

Sur le terrain, on voit encore trop souvent des infrastructures cloud partiellement automatisées : quelques scripts, un peu de Terraform, des réglages faits à la main en production parce que c’était urgent. 

Le jour où il faut comprendre ce qui tourne réellement, corriger une erreur ou cloner un environnement, tout ralentit.

C’est exactement là que l’Infrastructure as Code prend tout son sens. Pas comme un outil DevOps de plus, mais comme une méthode pour décrire, versionner et reproduire l’infrastructure avec le même niveau d’exigence que le code applicatif - celui sur lequel repose votre logiciel métier.

Encore faut-il l’appliquer correctement. Une IaC incomplète crée souvent plus de risques qu’elle n’en supprime. Dans cet article, on pose les bases. 

Infrastructure as Code : définition claire et opérationnelle

L’Infrastructure as Code (IaC) consiste à décrire l’infrastructure - serveurs, réseaux, bases de données, permissions, load balancers - sous forme de code, versionné et exécutable.

Concrètement, au lieu de créer ou modifier des ressources via une console cloud ou des scripts épars, on définit l’état attendu de l’infrastructure dans des fichiers. 

Cet état devient la référence unique. Si la réalité diverge, on la corrige… par le code.

Ce que l’IaC impose techniquement

Pour fonctionner, l’IaC repose sur des propriétés simples mais strictes :

  • Déclaratif
    On décrit ce qui doit exister, pas les étapes pour y arriver. L’outil se charge d’appliquer les changements nécessaires.
  • Reproductible
    Le même code doit produire la même infrastructure, quel que soit l’environnement ou la personne qui l’exécute.
  • Versionné et auditable
    Chaque changement est tracé, relu, historisé. On sait qui a modifié quoi, quand, et pourquoi.

Réduire l’incertitude avant d’accélérer

Ce point est souvent mal compris : l’IaC ne sert pas d’abord à aller plus vite. 

Elle sert à réduire l’incertitude. À éviter les différences invisibles entre environnements. À rendre l’infrastructure lisible par toute l’équipe, pas seulement par celui qui l’a montée.

⚠️ Attention

Écrire de l’IaC ne suffit pas. Une infrastructure décrite en code mais modifiée manuellement en parallèle perd immédiatement sa valeur. L’IaC fonctionne uniquement si le code devient la source de vérité.

Ce que l’Infrastructure as Code apporte concrètement (quand elle est bien appliquée)

Quand elle est correctement mise en place, l’Infrastructure as Code change la façon dont une équipe travaille avec son infrastructure, au quotidien.

Des environnements enfin cohérents

Dev, staging, prod qui dérivent avec le temps, c’est un classique.
Un flag activé ici, une règle réseau modifiée là, une variable oubliée “temporairement”.

Avec une IaC stricte, ce problème disparaît presque entièrement :

  • les environnements sont décrits depuis la même base de code ;
  • les différences sont explicites, versionnées, assumées ;
  • un environnement peut être recréé ou réparé sans interprétation humaine.

C’est souvent le premier gain visible sur le terrain.

Des changements traçables et réversibles

Sans IaC, une modification infra ressemble souvent à ça : “Quelqu’un a changé un truc hier, mais on ne sait plus quoi.”

Avec l’IaC :

  • chaque changement passe par une PR ;
  • il est relu, discuté, validé ;
  • il peut être revert proprement.

👉 L’infrastructure devient auditée comme du code, pas subie comme un état opaque.

“Sur beaucoup de projets, le vrai bénéfice n’est pas la vitesse de déploiement, mais la capacité à comprendre ce qui a changé quand un incident arrive. Quand tout passe par Git, on ne cherche plus : on lit l’historique.”
Hugo, Engineering Manager @ Yield Studio

Moins de dépendance aux individus

Une infra “faite à la main” repose presque toujours sur une ou deux personnes clés.
Quand elles partent, changent d’équipe ou sont absentes, la connaissance part avec elles.

L’IaC inverse cette logique :

  • la connaissance est dans le code, pas dans la tête ;
  • une nouvelle personne peut comprendre l’infra en lisant les fichiers ;
  • les décisions sont documentées par les commits.

C’est un levier sous-estimé de résilience d’équipe.

Une base saine pour le CI/CD et la scalabilité

Sans Infrastructure as Code fiable :

  • impossible d’automatiser correctement les déploiements ;
  • difficile de cloner un environnement pour tester une évolution lourde ;
  • risqué de scaler sans casser autre chose.

L’IaC devient alors la fondation :

  • du CI/CD ;
  • du provisioning automatique ;
  • et, plus tard, d’architectures plus complexes (multi-env, multi-régions, Kubernetes…).

⚠️ À retenir

L’IaC ne crée pas la qualité à elle seule.
Elle révèle la qualité (ou les failles) de votre manière de gérer l’infrastructure.

Terraform et Pulumi : deux outils pour appliquer l’Infrastructure as Code

Terraform et Pulumi ne sont pas des concurrents d’Infrastructure as Code. Ce sont deux façons différentes d’appliquer la même méthode : décrire l’infrastructure, la versionner et la rendre reproductible.

  1. Terraform s’est imposé comme le standard historique de l’IaC. Il repose sur un langage déclaratif dédié (HCL) et un écosystème massif de providers cloud et SaaS. Il structure l’infrastructure autour d’un état attendu, calculé et appliqué automatiquement.

  2. Pulumi, plus récent, part d’un autre postulat : utiliser des langages de programmation classiques (TypeScript, Python, Go…) pour décrire l’infrastructure. Même logique IaC, mais avec les abstractions, conditions et tests d’un vrai langage.

👉 Dans les deux cas, l’outil n’a de valeur que s’il est utilisé comme source unique de vérité.

Comparatif Terraform vs Pulumi (au service de l’IaC)

Le langage : déclaratif strict vs code applicatif

Terraform s’appuie sur HCL, un langage déclaratif volontairement limité. Il impose un cadre clair : fichiers lisibles, homogènes, faciles à relire et à auditer en équipe.

Ce cadre sécurise, mais montre ses limites dès que la logique devient plus fine (conditions complexes, factorisation avancée).

Pulumi prend l’approche inverse. L’infrastructure est décrite dans des langages applicatifs standards. La factorisation est plus naturelle, la logique plus expressive, les tests possibles.

En contrepartie, la liberté est totale. Et sans conventions solides, la lisibilité peut vite en pâtir.

👉 Sur le terrain : Terraform favorise la discipline. Pulumi favorise la flexibilité.

Écosystème et maturité

Côté écosystème, Terraform part avec une avance nette. Il bénéficie d’un environnement très mature :

  • providers cloud (AWS, GCP, Azure),
  • outils SaaS,
  • intégrations CI/CD éprouvées,
  • communauté massive.

Pulumi progresse rapidement, mais reste plus jeune :

  • moins de providers,
  • plus de code custom,
  • une adoption encore limitée dans les grandes organisations.

Dans des infrastructures larges, hétérogènes ou legacy, Terraform reste généralement plus rassurant.

Gestion de l’état et collaboration

Les deux outils reposent sur un état (state) centralisé.

  • Terraform s’intègre très bien avec des backends distants (S3, Terraform Cloud) et des workflows d’équipe stricts.
  • Pulumi propose une gestion d’état similaire, mais plus proche des pratiques applicatives (stacks, configs dynamiques).

👉 Dans les deux cas, le problème n’est jamais l’outil, mais la rigueur autour du state, des revues et des accès.

Ce qu’on observe chez Yield

Sur le terrain, Terraform est souvent privilégié dès que l’infrastructure devient collective :

  • plusieurs équipes touchent à l’infra,
  • la lisibilité et l’auditabilité priment,
  • l’infra doit survivre à des rotations d’équipe.

Pulumi fonctionne bien dans des contextes plus ciblés :

  • l’équipe est très orientée code,
  • l’infrastructure est fortement couplée au produit,
  • la factorisation avancée apporte un vrai gain.
“Pulumi est puissant, mais demande une vraie maturité d’équipe. Terraform, lui, impose un cadre qui évite beaucoup d’erreurs quand l’infra devient collective.”
Julien, Lead DevOps @ Yield Studio

⚠️ Warning

Si une seule personne peut maintenir votre IaC, vous avez déjà perdu.
Choisissez l’outil que l’équipe peut comprendre, relire et corriger.

Quand choisir Terraform, quand choisir Pulumi (et quand éviter les deux)

En pratique, le choix entre Terraform et Pulumi arrive toujours au même moment :
l’infrastructure commence à devenir pénible à faire évoluer sans stress. Plus d’environnements, plus de monde qui touche à l’infra, plus de risques à chaque changement.

Terraform : quand l’infra doit tenir sans explication orale

Terraform est le bon choix quand l’infrastructure doit être comprise sans avoir quelqu’un pour l’expliquer.

On le voit fonctionner durablement quand :

  • plusieurs équipes interviennent sur la même infra ;
  • les environnements se multiplient (clients, régions, pré-prod) ;
  • la priorité est de savoir ce qui va changer avant de l’appliquer ;
  • l’infra doit rester lisible dans un an, même si l’équipe a changé.
“Sur un SaaS B2B avec plus de 10 environnements actifs, on est intervenus après plusieurs incidents liés à des écarts invisibles entre staging et production. En passant sur Terraform comme seule source de vérité (plus aucune modif à la main), les écarts ont disparu. Surtout, lors des incidents suivants, l’équipe savait immédiatement si le problème venait du code applicatif ou de l’infra. Avant, ce n’était jamais clair.”
— Hugo, Engineering Manager @ Yield Studio

Pulumi : quand l’infra évolue au même rythme que le produit

Pulumi fait sens quand l’infrastructure n’est pas juste un socle, mais une extension directe du produit.

On le recommande quand :

  • l’équipe est très orientée code ;
  • l’infra change aussi souvent que l’application ;
  • la factorisation évite réellement de dupliquer des blocs entiers ;
  • les conventions sont déjà solides.

Pulumi apporte de la puissance. Mais cette puissance se paie : sans cadre, l’infra devient vite difficile à relire pour quelqu’un qui n’était pas là au départ.

Quand éviter les deux

Il y a un cas fréquent où le problème n’est ni Terraform, ni Pulumi.

Si :

  • des changements infra sont encore faits à la main “pour aller vite” ;
  • le code n’est pas la référence finale ;
  • personne n’est clairement responsable de l’état de l’infrastructure,

…alors ajouter un outil d’IaC ne corrige rien. On structure un fonctionnement déjà bancal.

🔍 Le test est simple

Si une correction en production peut être faite sans passer par Git, votre Infrastructure as Code ne joue pas son rôle.

Conclusion - L’Infrastructure as Code révèle votre niveau de maturité

L’Infrastructure as Code ne rend pas une infrastructure meilleure. Elle rend vos pratiques visibles.

  • Quand elle est bien appliquée, tout est clair : ce qui existe, pourquoi, et comment le reproduire.
  • Quand elle est mal appliquée, elle expose immédiatement les bricolages, les raccourcis et les dépendances implicites.

Terraform et Pulumi ne changent rien à ça. Ils amplifient ce qui est déjà en place : une discipline collective… ou un désordre organisé.

Sur le terrain, une IaC saine n’est pas impressionnante. Elle est prévisible, lisible, ennuyeuse. Et surtout, elle permet à l’équipe de dormir quand l’infrastructure évolue.

👉 Si vous voulez structurer ou reprendre votre Infrastructure as Code sans repartir de zéro, on peut vous aider à cadrer les bons choix et poser un cadre qui tienne dans la durée.

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