Vous cherchez un outil pour structurer votre activité : CRM, plateforme interne, gestion RH, production… Et très vite, la question arrive : “On prend une solution SaaS du marché, ou on fait développer un logiciel sur-mesure ?”
C’est une décision plus stratégique qu’il n’y paraît.
👉 Le SaaS séduit par sa rapidité et son coût d’entrée.
👉 Le sur-mesure, lui, promet une liberté totale — mais avec plus d’engagement.
Entre les deux, un flou qui coûte souvent cher : intégrations bancales, dépendance éditeur, ou refonte anticipée.
Chez Yield, on accompagne des produits métiers depuis plus de dix ans. Et ce qu’on constate, c’est simple : il n’y a pas de bon choix universel - seulement des contextes bien cadrés.
Dans cet article, on vous aide à décider en connaissance de cause, pas sous l’effet de la mode.
Ce que promettent (et cachent) les solutions SaaS
Quand une équipe cherche à s’équiper vite, la première tentation, c’est de se tourner vers un SaaS. C’est simple, c’est prêt, c’est rassurant.
Et sur le papier, tout semble aligné : un abonnement mensuel, zéro hébergement à gérer, des mises à jour automatiques, une interface “déjà jolie”.
Bref, la promesse du “plug & play sans friction”. Mais une fois l’outil en place, la réalité est souvent plus nuancée.
Les vrais atouts du SaaS
Le SaaS reste une solution redoutable quand le besoin est standard et bien couvert par le marché.
Concrètement, il coche trois cases :
- Vitesse : vous êtes opérationnel en quelques jours.
- Simplicité : pas d’installation, pas de maintenance, pas d’équipe technique à mobiliser.
- Prévisibilité : coût mensuel clair, support inclus, évolutions gérées par l’éditeur.
👉 Idéal pour un MVP interne, une expérimentation ou une fonction de support non stratégique (CRM, ticketing, paie, etc.).
Mais ce modèle repose sur une logique d’échelle : l’éditeur construit pour la moyenne des clients. Et c’est précisément là que les limites apparaissent.
Les limites qu’on découvre après coup
Ce qui semblait clé en main devient parfois une série de contournements.
Les symptômes reviennent souvent :
- Workflows figés : impossible d’adapter une règle métier sans tordre le système.
- Empilement d’abonnements : un SaaS pour les tâches, un autre pour la data, un troisième pour la signature… → coûts cumulés.
- Faux coût faible : au bout de 2 ans, les licences et intégrations coûtent plus cher qu’un développement ciblé.
- Verrouillage éditeur : données difficiles à extraire, roadmap imposée, hausses tarifaires subies.
- Dépendance RGPD / hébergeur : parfois, vos données partent hors UE sans visibilité claire.
⚠️ Un SaaS est rentable tant que vous restez dans son cadre. Dès que votre métier s’en écarte, il devient un frein.
Le logiciel sur-mesure : liberté, mais engagement
Face aux limites du SaaS, l’autre option séduit vite : “On va créer notre propre outil, parfaitement adapté à notre métier.” Et sur le papier, c’est logique : si votre process est unique, pourquoi le tordre dans un logiciel pensé pour tout le monde ?
Le sur-mesure, c’est la liberté totale mais aussi la responsabilité complète.
Pas d’abonnement, pas d’éditeur, pas de contraintes imposées. En contrepartie, tout repose sur votre capacité à bien cadrer, livrer, et maintenir dans le temps.
Une liberté précieuse quand votre métier sort du standard
Le vrai avantage du sur-mesure, c’est de pouvoir aligner le produit sur votre façon de travailler. L’outil s’adapte au métier, pas l’inverse.
C’est là que la différence se joue : dans la précision du flux, la logique métier, la donnée que vous exploitez.
Quand un SaaS couvre 80 % du besoin, le sur-mesure vise les 20 % restants - ceux qui font votre différence.
👉 Pour une équipe, ça veut dire moins de contournements, moins d’outils parallèles, et une expérience pensée autour de la réalité du terrain.
Une maîtrise qui se gagne (et se mérite)
Construire son propre outil, c’est aussi décider ce qu’on veut maîtriser :
- La stack technique (et donc sa pérennité) ;
- Les données (et leur conformité) ;
- La roadmap (vous décidez quand et pourquoi ça évolue).
Mais cette liberté n’est pas “gratuite”. Elle implique d’assumer les sujets que le SaaS gérait pour vous : la maintenance, les mises à jour, la qualité, le support.
👉 Un bon partenaire produit ne vend pas une app, il vous aide à structurer cette responsabilité.
Un investissement qui s’amortit sur la durée
Le coût initial d’un projet sur-mesure est plus élevé, oui. Mais ce n’est pas le bon indicateur.
Sur 3 à 5 ans, les SaaS accumulent les abonnements, les intégrations et les limites — tandis que le sur-mesure capitalise. Chaque brique livrée appartient à votre patrimoine logiciel.
Ce n’est donc pas un “dépense vs dépense”, mais un choix de stratégie d’investissement :
payer pour un outil qu’on loue, ou construire un produit qu’on maîtrise.
💡 Le sur-mesure, c’est la voie de la maîtrise.
Mais elle n’a de sens que si cette maîtrise vous apporte un avantage clair : métier, data, ou expérience utilisateur. Sinon, c’est juste une charge mal placée.
Le vrai sujet : votre niveau de spécificité
Entre SaaS et sur-mesure, le vrai critère n’est pas le prix ni la taille du projet. C’est le degré de spécificité de votre besoin. Plus votre façon de travailler sort du standard, plus un outil générique finira par vous freiner.
Quand le SaaS est suffisant
Si votre process est proche de ce que fait déjà le marché, un bon SaaS vous fera gagner du temps et de la sérénité.
Typiquement :
- Vous cherchez à digitaliser un process existant sans le réinventer ;
- Vous n’avez pas d’équipe tech ou produit interne ;
- Vous voulez un résultat rapide, sans maintenance à gérer.
🔍 Exemple : gestion de la paie, CRM classique, suivi de support client.
Des besoins standardisés, où l’enjeu n’est pas la différenciation mais la fiabilité.
Dans ce cas, le SaaS est un excellent point de départ — quitte à le compléter plus tard.
Quand le sur-mesure devient stratégique
Le sur-mesure prend tout son sens quand votre métier ne rentre pas dans les cases :
- Vos process sont uniques (chaîne de production, modèle de données, règles métier complexes) ;
- Vous avez besoin d’intégrer plusieurs outils ou sources internes ;
- Ou la donnée manipulée est critique, confidentielle ou soumise à des contraintes fortes (RGPD, conformité).
Dans ces contextes, un SaaS finit par coûter cher : abonnements multiples, limitations, workarounds… Le sur-mesure, lui, permet d’investir directement dans la valeur métier.
Ce n’est pas une question de taille d’entreprise, mais de singularité du besoin.
Une grille simple pour trancher

💡 La bonne décision n’est pas “SaaS ou sur-mesure”, mais quand basculer du premier vers le second.
La plupart des entreprises gagnent à démarrer simple — puis à internaliser la valeur au moment où l’outil devient critique.
L’approche hybride : souvent le meilleur des deux mondes
Entre la rigidité du SaaS et l’investissement du sur-mesure, il existe une voie médiane que beaucoup d’équipes adoptent aujourd’hui : le modèle hybride.
L’idée n’est pas de choisir ou bien l’un, ou bien l’autre, mais de combiner les deux intelligemment.
S’appuyer sur des briques existantes
Un logiciel sur-mesure n’a pas besoin d’être construit à 100 %.
On peut s’appuyer sur des composants SaaS fiables pour les fonctions non différenciantes - authentification, paiement, envoi d’e-mails, analytics - et concentrer le développement sur ce qui fait la valeur métier.
🔍 Exemple : Auth0 pour la gestion des accès, Stripe pour la facturation, Sendgrid pour les notifications. Le reste — la logique métier, la donnée, les parcours — reste interne et maîtrisé.
Résultat ? Un produit plus rapide à livrer, plus stable, mais toujours aligné sur le métier.
Faire évoluer le modèle dans le temps
Certains SaaS peuvent aussi servir de socle temporaire : commencer par un outil existant, valider l’usage, puis internaliser ce qui devient critique.
C’est une approche “par palier” :
- Lancer vite sur un SaaS ;
- Identifier les limites ;
- Reprendre la main sur les briques clés.
👉 Une logique très saine : investir au moment où la valeur est prouvée, pas avant.
💡 À retenir
L’hybride, c’est la maturité produit : savoir quand il faut construire, quand il faut brancher, et quand il faut simplement utiliser.
Conclusion — Ne choisissez pas un outil, choisissez une trajectoire
SaaS ou sur-mesure : la bonne réponse dépend moins de la technologie que de votre niveau de maîtrise.
Le SaaS vous fait aller vite. Le sur-mesure vous fait aller loin. Et entre les deux, il y a souvent un chemin hybride - celui qui commence simple, puis consolide ce qui crée de la valeur.
Ce qu’on voit chez Yield, c’est que les entreprises qui réussissent ne cherchent pas le bon outil, mais le bon moment pour chaque choix. Elles savent quand s’appuyer sur l’existant, quand reprendre la main, et comment structurer leur trajectoire produit sur plusieurs années.
Le vrai enjeu n’est pas “quelle solution choisir”, mais “qu’est-ce que vous voulez maîtriser — et pour combien de temps ?”
👉 Vous hésitez entre SaaS et sur-mesure, ou vous sentez que votre stack atteint ses limites ? On peut vous aider à poser le diagnostic et construire une trajectoire réaliste, avant que le choix ne devienne un frein.